Histoires

Anood, responsable junior pour la BBC

Une jeune fille enthousiaste s'efforce de sensibiliser la communauté à l'importance de l'hygiène, en nettoyant le camp avec ses amis.

Le Yémen est toujours confronté à l’une des plus graves crises humanitaires au monde en raison d’un conflit violent, d’un effondrement économique, de catastrophes naturelles récurrentes et de services publics gravement perturbés. En 2023, on estime à 21,6 millions, le nombre de personnes qui auront besoin d’un soutien humanitaire.

 

Les femmes et les jeunes filles subissent de plein fouet les conséquences de la crise. Environ 80 % des 4,5 millions de personnes déplacées au Yémen sont des femmes et des enfants, et elles ont la charge de 26 % des ménages déplacés.

 

Medair apporte son soutien à ces personnes dans les gouvernorats d’Aden, de Lahj et d’Al Dhale’e en leur fournissant de l’eau, ainsi que des services de santé, d’hygiène (WASH) et de nutrition. Dans le cadre de sa sensibilisation aux changements de comportement (CCC) dans le camp d’Auterra -gouvernorat de Lahj- l’équipe WASH a rencontré une jeune fille qui était particulièrement enthousiaste à l’idée de participer à l’opération de nettoyage du camp. Rasha nous raconte :  » Cette jeune fille mériterait d’être nommée ‘responsable junior de la communication pour le changement de comportement’ ! Elle se montre enthousiaste et mobilise ses pairs, pour qu’ils adoptent les bonnes pratiques d’hygiène promues par Medair « .

Rasha, responsable BCC de Medair, se réjouit de voir les enfants comprendre qu’ils peuvent vivre dans un environnement propre grâce à ses messages BCC.

 

 » J’aime nettoyer notre tente, pour que nous puissions profiter de temps en temps d’un espace agréable. », explique Anood, une jeune réfugiée de 10 ans qui vit dans le camp d’Auterra.  » Mes amis et moi nettoyons ensemble nos tentes et l’aire de jeux de notre camp « . La famille d’Anood s’est réfugiée dans le camp d’Auterra pour échapper au conflit qui a détruit leur maison. Face au manque de pratiques d’hygiène, Medair est intervenue dans ce camp par le biais de séances de communication. 

 » Depuis que l’équipe WASH BCC a entamé ses activités dans notre camp il y a un mois, j’ai appris à stocker l’eau potable pour qu’elle reste propre, à me laver les mains et à garder mon environnement propre. Mes amis et moi aimons faire le tour du camp pour trouver les endroits qui ont besoin d’être nettoyés.  Les volontaires en hygiène communautaire (CHV) m’appellent Junior BCC Officer parce que chaque jour, je leur fais un rapport sur les lieux que nous avons nettoyés et je leur dis si nous avons besoin ou non de leur aide. Ils viennent même parfois me voir enseigner dans le camp. Mon rêve est d’aller à l’école pour pouvoir un jour devenir enseignante comme l’un des responsables BCC. 

Anood au milieu de son groupe alors qu’elle fait le tour du camp pour diffuser des messages clés de CCC dans le camp d’Auterra, gouvernorat de Lahj.

Lorsque mes amis et moi enseignons aux autres enfants du camp en parlant avec notre propre accent, ils nous comprennent mieux et ne se sentent pas gênés. Je profite des visites des volontaires pour recueillir de nouvelles informations susceptibles d’être utiles à tous. Aujourd’hui, tous les habitants du camp me connaissent et sont fiers de moi. Ils me considèrent comme quelqu’un qui fait le bien en cette période de conflit. Même si je dois retourner dans mon ancienne maison, je continuerai à enseigner et à apprendre. 

Anood en train d’apprendre aux enfants de sa tente des notions d’hygiène de base et comment se nettoyer les mains. Camp de déplacés d’Auterra, gouvernorat de Lahj

Le soutien constant de ma famille et de ma communauté me permet de continuer. Mon frère me montre aussi des ressources sur son téléphone pour m’aider à améliorer mes méthodes d’enseignement. 

Adeeb, le frère aîné d’Anood, âgé de 25 ans, dans le camp de déplacés d’Auterra, gouvernorat de Lahj.

Avant l’intervention de Medair, la plupart d’entre nous ne savaient pas comment traiter l’eau ou la conserver. Aujourd’hui, nous avons totalement changé notre approche et notre façon de faire. Nous ne tombons plus aussi souvent malades. Même les médecins du camp sont satisfaits de l’état de l’eau et remarquent que notre communauté a bien évolué 

Anood remplit de l’eau dans un réservoir d’eau propre au point d’eau du camp de déplacés d’Auterra, gouvernorat de Lahj.

Je sais que notre pays traverse une grave crise, mais nous devons travailler ensemble et nous entraider. J’espère que le conflit prendra bientôt fin, afin que nous puissions rentrer chez nous et ne pas rester ici pour toujours. L’apprentissage et l’enseignement m’ont permis de me sentir plus forte. Avec le soutien de ma famille, je souhaite poursuivre en ce sens pour continuer à aider les autres. 


Les services de Medair au Yémen sont financés par la Direction suisse du développement et de la coopération, le Fonds humanitaire du Yémen – Yemen OCHA, World Vision, le Bureau d’aide humanitaire (BHA / USAID), ainsi que par des donateurs privés.  

Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici n’engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle d’une autre organisation.