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L’eau salubre est une nécessité absolue au quotidien

Suite aux tremblements de terre qui ont frappé plusieurs régions du nord de la Syrie et du sud de la Turquie le 6 février dernier, les habitants de la ville d'Alep peinent à accéder à l'eau potable.

Quelques personnes sont assises dans une salle de classe de l'école Al Takadum Al Arabi, transformée en abri collectif, dans le quartier d'Al Salheen, à Alep.
Un grand nombre de personnes des communautés affectées à Alep se réfugient dans l’école Al Takadum Al Arabi, transformée en abri collectif après le tremblement de terre. Ils attendent que le camion citerne de Medair alimente les réservoirs d’eau de l’école en eau potable, afin qu’ils puissent nettoyer et cuisiner pour leurs enfants. Quartier Al Salheen, ville d’Alep, le 9 mai 2023. ©Medair/Lubna Zarzour

« Après le tremblement de terre, nous avons survécu pendant neuf jours sans eau. Nous étions obligés de réutiliser la vaisselle, les verres ou les bouteilles de lait encrassés des enfants sans les nettoyer. Cette situation a entraîné la propagation de certaines maladies infectieuses. Dieu merci, nous avons réussi à guérir la personne infectée avant qu’elle ne transmette la maladie à d’autres et nous avons été approvisionnés en eau potable le même jour. Aucun autre symptôme ne s’est déclaré depuis le début de la distribution d’eau », confie Fatima, 37 ans, directrice de l’école. 

Un tremblement de terre violent d’une magnitude de 7,8 a frappé le nord de la Syrie et le sud de la Turquie le 6 février 2023 à l’aube. Son impact a engendré des dégâts considérables qui ont affecté des millions de personnes dans toute la région. La vie de beaucoup d’entre eux a été bouleversée en un instant. Des centaines de maisons et de bâtiments se sont effondrés, des milliers de personnes ont été tuées et de nombreuses personnes ont été à nouveau contraintes de se déplacer. Des centaines d’enfants se sont retrouvés orphelins et d’autres sont restés coincés sous les décombres pendant de longues heures par un temps glacial. La plupart des services fournis à la population ont été suspendus en raison des dégâts causés aux infrastructures. Alep est l’une des villes de Syrie les plus lourdement touchées. 

Des centaines de personnes déplacées se sont retrouvées dans des abris collectifs, entassées avec de nombreuses autres familles. Ces abris collectifs étaient souvent des écoles ou des mosquées.

Aida, l'assistante WASH de Medair, prend note des informations sur la situation sanitaire de l'eau fournies par Fatima, la directrice de l'école Takadum Al Arabi à Alep, laquelle fait office d'abri collectif.
Fatima, 37 ans, directrice de l’école Al Takadum Al Arabi, qui sert d’abri collectif après le tremblement de terre, est assise dans son bureau en compagnie de l’équipe Medair. Fatima informe l’équipe Medair de la situation sanitaire de l’eau dans le refuge. Quartier Al Salheen d’Alep, le 9 mai 2023. ©Medair/Lubna Zarzour

Pour les habitants d’Alep, l’un des besoins les plus urgents est de disposer d’eau pour boire, se nettoyer, se baigner ou cuisiner. Néanmoins, en raison des dégâts causés par le tremblement de terre, les installations de distribution d’eau d’Alep n’ont pas pu fournir les mêmes services qu’auparavant. L’approvisionnement quotidien en eau est désormais un véritable défi. Avec un peu de chance, ces services sont accessibles une fois par semaine. 

Medair, grâce au soutien de Tearfund et de DEC, a pu venir en aide à ces communautés sinistrées. Medair a contacté les autorités responsables de l’eau et a été autorisée à distribuer de l’eau dans les zones les plus éprouvées d’Alep. L’équipe Medair a ensuite passé un contrat avec un fournisseur d’eau local de confiance afin d’obtenir de l’eau potable et de commencer à distribuer de l’eau dans les quartiers d’Al Fardous et d’Al Salheen à Alep. 

Les sites sélectionnés étaient initialement des abris collectifs, car ils regroupent un grand nombre de personnes dans un même lieu. Toutefois, Medair a également effectué des distributions directes aux personnes à domicile.  

L'entrée de l'école Al Takadum Al Arabi fait actuellement office d’abri collectif. Quartier Al Salheen, Alep.
Cette photo présente l’entrée de l’école Al Takadum Al Arabi, actuellement utilisée comme abri collectif pour la population victime du tremblement de terre dans la zone d’Al Salheen, à Alep, le 9 mai 2023. « L’école Al Takadum Al Arabi » a été utilisée comme abri collectif depuis le tremblement de terre. Environ 500 personnes de la région y ont trouvé refuge. ©Medair/Lubna Zarzour

L’école d’Al Takadum Al Arabi, à Al Salheen, Alep, a été convertie en abri collectif après le tremblement de terre. Environ 500 personnes y vivent.  

« Certaines associations et organisations ont essayé de nous aider à obtenir de l’eau à l’école. Les réservoirs d’eau étaient cependant trop éloignés pour être atteints à l’aide du tuyau que l’on utilise habituellement. Khaled, un ingénieur de Medair, m’a expliqué qu’en général, la longueur du tuyau est de 20 mètres et nous avons besoin d’un tuyau d’environ 70 mètres », nous apprend Fatima, 37 ans, directrice de l’école. 

Khaled explique que l’équipe « a dû rechercher un fournisseur qui dispose d’un tuyau plus long mais qui utilise un petit camion. La rue menant aux réservoirs d’eau situés sur le toit de l’école était trop étroite et un gros camion ne pouvait pas passer. Après avoir cherché pendant un certain temps, nous avons heureusement réussi à en trouver un. »  

Khaled, employé de Medair, se tient sur le toit de l'école Al Takadum Al Arabi, à Alep, et attend que les réservoirs d'eau soient pleins pour demander à son collègue Yehia, à côté du camion citerne, de fermer le robinet d'eau.
Un camion citerne se trouve devant l’école Al Takadum Al Arabi, l’abri collectif, dans le quartier d’Al Salheen à Alep. Khaled et Yehia, employés de Medair, approvisionnent en eau potable les réservoirs d’eau situés sur le toit de l’abri collectif. Medair assure ce service tous les jours. ©Medair/Lubna Zarzour

Chaque matin, l’équipe Medair se rend à l’école Al Takadum pour y distribuer de l’eau. Lorsque les besoins augmentent, ils sont parfois contraints de venir deux fois par jour. Grâce au soutien de Tearfund et du Comité d’urgence en cas de catastrophe (DEC), Medair a réussi à fournir un accès à l’eau potable à 2 976 personnes chaque jour, par le biais de camions-citernes.

« Avant la distribution d’eau, nous avons survécu pendant neuf jours sans eau. Nous étions obligés de réutiliser la vaisselle, les verres ou les bouteilles de lait encrassés des enfants sans les nettoyer. Cette situation a entraîné la propagation de certaines maladies infectieuses. Dieu merci, nous avons réussi à guérir la personne infectée avant qu’elle ne transmette la maladie à d’autres et nous avons été approvisionnés en eau potable le même jour. Aucun autre symptôme ne s’est manifesté depuis le début de la distribution d’eau », explique Fatima, la directrice de l’école. 

Khaled, employé de Medair, se tient sur le toit de l'école Al Takadum Al Arabi à Alep. Il alimente ses réservoirs d'eau.
Khaled, un employé de Medair, se tient sur le toit de l’école Al Takadum Al Arabi faisant office d’abri collectif après le tremblement de terre. Khaled fournit de l’eau aux réservoirs de l’abri grâce à un long tuyau spécial que Khaled et ses collègues de l’équipe Medair ont réussi à se procurer spécialement pour cet abri situé dans une rue étroite et dont les réservoirs se trouvent très loin. Quartier Al Salheen d’Alep, le 9 mai 2023. ©Medair/Lubna Zarzour

« Nous partons tous les matins distribuer de l’eau, sans prendre de jour de congé ou de vacances. La population a besoin d’eau tous les jours, surtout pour nettoyer, afin d’éviter toute maladie potentielle », souligne Yehia, membre de l’équipe de Medair. 



Le travail de Medair en Syrie est rendu possible par le Comité d’urgence en cas de catastrophe (DEC) et Tearfund, ainsi que par de très généreux donateurs particuliers comme vous.

Ce contenu a été élaboré à partir de ressources rassemblées par le personnel de Medair sur le terrain et au siège social. Les opinions exprimées ici sont celles de Medair uniquement et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle d’une autre organisation.