Histoires

De la peur à l’espoir

Zhenya et sa famille, qui menaient une vie paisible dans leur ville natale en Ukraine, ont été contraints de fuir leur maison, à cause de l'occupation. Ils ont trouvé espoir et soutien auprès de Medair, qui les a aidés à reconstruire leur vie dans une nouvelle ville.

Zhenya et sa famille ont passé toute leur vie dans leur ville natale, au sud de l’Ukraine, où elle exerçait le métier de cuisinière dans une école de sport depuis 30 ans. La vie était simple et ils étaient heureux dans leur ville natale, jusqu’à ce que tout bascule avec l’occupation.

Zhenya, 51 ans, membre de la communauté ukrainienne, semble heureuse d’avoir enfin son propre espace pour elle et sa famille dans la ville de Khmelnytskyi.

Zhenya se souvient très bien du moment où sa vie a basculé, où la peur et l’incertitude l’ont envahie: « C’était effrayant. Des véhicules militaires sillonnaient les rues la nuit, braquant leurs phares pour identifier ceux qui restaient dans la ville. Nous nous cachions, ne sachant pas ce qu’ils cherchaient ni pourquoi. Un jour, l’un de nos voisins les a vus emmener un homme, et nous n’avons jamais su où il était allé, ni ce qu’il était devenu. Cela s’est produit à plusieurs reprises », explique Zhenya. Peu à peu, la ville est devenue une une ville fantôme ; les magasins fermaient et les gens avaient recours à des commerces de fortune pour survivre. Finalement, la famille a décidé qu’il était temps de partir.

Zhenya se souvient d’un moment particulièrement effrayant, lorsqu’un missile a frappé une pharmacie près de leur maison : « J’ai eu l’impression que notre cuisine avait disparu. L’impact était assourdissant et nos voisins se sont rassemblés dans le couloir, terrifiés. Quelques minutes plus tard, une explosion encore plus forte nous a secoués lorsqu’un second missile a frappé une boulangerie plus proche de notre immeuble. C’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, nous avons alors compris qu’il fallait évacuer ».

La mère de Zhenya, Alla, vivait dans un autre quartier de la ville et Zhenya la rejoignait régulièrement pour faire des provisions. Convaincre sa mère âgée de partir a été un défi, mais ils ne pouvaient pas supporter l’idée de la laisser derrière eux. Ils étaient déterminés à garder leur famille unie.

Zhenya est assise avec sa mère Alla sur le canapé de leur appartement.

« Ma mère vivait dans un autre quartier et nous devions nous rendre chez elle et faire des courses. La convaincre de quitter la ville a été un processus délicat. Elle hésitait en raison de son âge et de son handicap, et l’idée de laisser derrière elle une maison remplie de souvenirs précieux était difficile pour elle. Cependant, soucieux de la sécurité de tous, y compris de notre enfant, nous avons fini par la persuader de venir avec nous, en veillant à ce qu’elle ne reste pas seule », explique Zhenya.

Il a alors fallu faire un tri rapide dans les affaires à emporter. Le temps était compté car ils devaient embarquer dans un train d’évacuation à destination de l’ouest de l’Ukraine. En montant dans le train, ils n’avaient aucune idée de ce qui les attendait. Beaucoup d’autres personnes les ont rejoints, certaines accompagnées de leurs animaux de compagnie, comme la famille de Zhenya qui avait emmené son chat chéri. Le voyage a été difficile et, malheureusement, le chat n’a pas survécu.

« Nous sommes montés dans le train et nous ne savions pas du tout où nous allions. Nous voulions juste fuir l’horreur et sauver nos proches et nous-mêmes », poursuit Zhenya.

Une fois arrivés à l’ouest de l’Ukraine, ils ont été répartis en groupes, ont reçu une petite somme d’argent et ont été dirigés vers des centres collectifs. Les conditions étaient loin d’être confortables, mais les personnes qui les ont accueillis étaient gentilles et serviables. Zhenya, cependant, ne pouvait supporter l’idée d’être séparée de sa famille. Elle se souvient d’un moment de panique et de détresse :

« Nous avons été logés dans les locaux d’une école primaire. Lorsque nous sommes arrivés, j’ai eu une crise de panique et j’ai pleuré pendant longtemps parce que les femmes étaient logées séparément des hommes et que je ne voulais pas être séparée de ma famille. Les conditions de vie étaient épouvantables, mais les personnes qui nous ont accueillies étaient très gentilles et nous ont aidées autant qu’elles le pouvaient.Nous avons vécu là pendant quatre mois ». Un jour, le mari de Zhenya a reçu un appel d’un représentant de Medair.

« Mon mari m’a appelée pour m’informer que des membres de l’organisation Medair étaient arrivés. Il m’a dit : ‘Zhenya, ces gens ont l’air d’avoir bon cœur’. J’ai senti quelque chose en moi qui m’a fait croire en eux, qu’ils allaient nous aider. Je me suis dit : « Enfin, il y a peut-être un peu d’espoir dans nos vies ». J’avais à coeur d’améliorer la vie de ma famille ».

Zhenya poursuit en souriant :  » Mon mari et moi avons contacté le personnel de Medair, qui nous a non seulement fourni toutes les informations sur le programme Alternative House Solution, mais a également incité mon mari à chercher activement un nouvel emploi. Nous avons immédiatement commencé à demander à nos voisins s’il y avait des maisons vacantes et mon mari a commencé à chercher du travail dans le quartier, mais malheureusement nous ne trouvions rien. Je me suis alors dit : « Pourquoi devrions-nous vivre dans cette région alors que nous pourrions essayer de déménager en ville ? Mon mari et moi sommes allés sur Internet et, miraculeusement, il a pu trouver un emploi en ville ».

Medair a joué un rôle essentiel dans le soutien apporté à Zhenya et à sa famille pendant cette période de transition, en les guidant dans leurs démarches de relocalisation et en les aidant à trouver des options de logement convenables dans la ville. Malgré les difficultés, la famille a rapidement trouvé un nouvel appartement et un emploi pour le mari de Zhenya. En l’espace d’une semaine, ils ont emménagé en ville, dans leur nouvelle maison. Leur gratitude envers Medair est incommensurable.

Zhenya et Alla avec les membres de l’équipe d’accueil de Medair.

« Le fait d’avoir notre propre maison nous a redonné le moral et nous a incités à reconstruire notre vie, tout en aidant les autres. La gentillesse et l’ouverture d’esprit de l’équipe Medair nous ont beaucoup touchés et nous espérons que d’autres personnes seront encouragées à aider ceux qui sont dans le besoin « , raconte Zhenya avec enthousiasme.

« Nous voulons vraiment rentrer chez nous et nous rêvons du jour où toutes ces difficultés prendront fin, où les gens n’auront plus à souffrir. Mais pour l’instant, nous essayons de construire notre vie ici. L’équipe de Medair a fait preuve d’une gentillesse et d’une attention incroyables. Nous espérons que d’autres pourront bénéficier aussi de leur aide. »

Cette histoire témoigne du soutien que Medair a apporté à une famille pour traverser une période difficile et prendre un nouveau départ.

 


Les services de Medair dans la ville de Vinnytsia, en Ukraine centrale, sont financés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici n’engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle d’une autre organisation.