Histoires

Nous sommes tous des humains

Au Yémen, l’eau est une denrée rare. Moins de la moitié de la population, et moins de 10 % des personnes déplacées en interne au Yémen ont accès à de l’eau potable et à des installations sanitaires1. Les infrastructures étaient déjà en piteux état avant les conflits. Aujourd’hui, au lendemain des conflits, ces infrastructures se sont davantage dégradées, compliquant l’accès à l’eau et aux moyens d’assainissement dans tout le pays.

Si vous ne vous lavez pas correctement les mains, si vous buvez une eau insalubre et si vous cuisinez avec une eau non potable, vous risquez d’attraper des maladies. L’accès à l’eau potable permet aussi de réduire les risques de santé, et c’est pour cette raison que j’ai choisi de travailler dans ce domaine. Je contribue ainsi à réduire les risques de maladie et, par la même occasion, le coût des médicaments. Sans eau et sans installations sanitaires, de nombreuses personnes risquent de souffrir, surtout les enfants.

Je suis ingénieur au sein de l’équipe de préparation et d’intervention d’urgence au Yémen chez Medair. Lorsque vous devez quitter votre maison en urgence, vous risquez de devoir tout laisser derrière vous. Vous perdez votre dignité, vous risquez votre vie et tout ça parce que vous n’avez pas accès à de l’eau potable. Je ferai tout mon possible pour qu’ils restent en vie. Qu’ils aient accès à des latrines pour ne pas tomber malade. Qu’ils ne meurent pas de soif. Ce sont des humains comme nous, mais ils se trouvent dans une situation difficile. Il est possible que les conflits reprennent dans la région. Je risque également d’être déplacé. Je l’ai déjà été par le passé. Alors si je peux les aider, ne serait-ce qu’un minimum, je le ferai. Je me concentre donc sur l’eau et l’assainissement. Si je peux sauver des vies alors ça vaut la peine d’essayer. Nous sommes tous des humains, avec des émotions et un cœur et nous devons nous mettre à la place des personnes que nous servons.

Nehaya donne le bain à son fils de trois ans, Gassan, dans le gouvernorat d’Al Dhale’e au Yémen.

J’ai beaucoup appris depuis que je travaille chez Medair et notamment de mes responsables, dont une que je surnomme ma marraine. Elle m’a tant appris sur l’humilité et comment mettre une personne à l’aise dans des moments difficiles. Je veux continuer à travailler pour Medair, non pas seulement parce que leur mission me plaît mais aussi parce que leurs valeurs correspondent aux miennes. Il ne s’agit pas uniquement de fournir un service de qualité, mais également d’assurer la dignité de ces personnes vulnérables.

Après la fin de la guerre dans la région, de nombreuses personnes souffraient terriblement. Alors je ne dois surtout pas devenir un fardeau supplémentaire. Je dois être une source d’espoir, de bienveillance. Un simple sourire peut faire toute la différence. Je souhaite leur dévouer mon temps et ma santé car elles le méritent. Ce n’est pas un travail mais un devoir.


1. BCAH. (16 mars 2021, p. 4). Humanitarian Response Plan Yemen. Relief Web. p13 https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Final_Yemen_HRP_2021.pdf

Les projets de préparation et d’intervention d’urgence dans le domaine de l’hygiène, de l’assainissement et de l’eau sont financés par le Fonds humanitaire pour le Yémen, l’Agence suisse pour le développement et la collaboration, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), et de généreux donateurs privés.

Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et par le personnel du siège social. Les opinions exprimées dans ce document n’engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle de toute autre organisation.