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Vacciner les communautés vulnérables grâce au VaxBus en plein cœur d’une crise de carburant

En association avec le ministère de la Santé publique et grâce à un financement de l’Aide humanitaire de l’UE, Medair Liban a mis en place un programme de vaccination mobile appelé « VaxBus » dans le contexte de la lutte contre la covid. Le but étant d’augmenter les taux de vaccination au sein des communautés vulnérables et notamment auprès des personnes qui ne peuvent pas se déplacer dans la plaine de la Bekaa, à Baalbek-Hermel, à Nabatieh et dans le Sud du Liban.

« J’ai du mal à le croire, mais je suis enfin vaccinée, » se réjouit Salwa.

La vaccination contre la covid demeure un sujet quelque peu déroutant pour de nombreuses personnes au sein des communautés vulnérables. À Arsal, dans le Baalbek, les réticences face à la vaccination sont encore nombreuses. Mais Salwa, une résidente Libanaise à Arsal, pense que le vaccin est essentiel pour retrouver une vie normale. Elle nous explique comment elle et sa famille ont vécu la pandémie et pourquoi elle a voulu se faire vacciner.

« J’étais terrifiée lorsque j’ai entendu parler de la covid. Je n’avais pas peur pour moi, mais pour la santé de mes enfants. J’ai quatre garçons et trois

merveilleuses filles, que Dieu les bénisse. Tous mes enfants sont adultes et ont leurs propres familles. Cependant, que doit faire une mère dans de telles situations ? Je ne voulais pas qu’ils aillent travailler mais ils n’avaient pas le choix. Mon mari a pris sa retraite et a quelques économies mais il ne peut plus travailler et donc nos enfants nous aident. Nous n’avons pas d’autre choix. Je devais rester forte pour eux tout au long de la pandémie, mais ça me fendait le cœur de savoir qu’ils étaient exposés au virus tous les jours en allant travailler. Je leur rappelais sans cesse de prendre leurs précautions. La pandémie nous a vraiment perturbé. Sans oublier toutes les crises que connaît le pays. Mais je crois fermement que tout finira par s’arranger. Grâce à Dieu, et avec l’aide de nos enfants, nous nous en sortons, » ajoute-t-elle avec espoir.

« Lorsque j’ai entendu parler du vaccin, je ne pensais plus qu’à ça. Mais ça me semblait un peu invraisemblable. Au début, nous avions du mal à obtenir des informations pertinentes. Mes voisins et d’autres personnes me donnaient des informations, mais ce n’était pas suffisant. J’ai toujours peur de l’inconnu. Puis, la crise du carburant nous a frappé, et personne ne pouvait plus se déplacer au Liban. De plus, j’étais hésitante, et je n’étais pas sûre de vouloir me faire vacciner. Même si je le voulais, c’était trop difficile de se rendre au centre, donc nous n’en parlions plus. Le temps est passé, les mois ont filé, jusqu’au jour où… » dit Salwa en ajustant son masque.

A Lebanese woman waiting while Medair staff checks registration

Salwa Houjani, Libanaise, attend l’enregistrement, la vérification et l’autorisation de son vaccin sur la plateforme COVAX au Jardin Public à Arsal, le 16 novembre 2021.

Elle poursuivit avec entrain : « Une nuit, j’ai fait un rêve comme je n’en avais jamais fait auparavant. À mon réveil, je me sentais plus légère. Dans mon rêve, je faisais un pèlerinage avec mon mari. Nous voulions faire un pèlerinage depuis longtemps. Cependant, l’année où nous devions le faire, la pandémie a été déclarée et donc le pèlerinage a été annulé. Ce n’était donc qu’un rêve, jusqu’à maintenant, » déclara Salwa, les yeux emplis d’espoir.

En plein milieu de notre échange, Salwa se lève pour aller recevoir la première dose du vaccin Pfizer. Salwa avait entendu de ses voisins qu’un bus allait venir pour administrer aux personnes éligibles (critères établis par le ministère de la Santé publique) les vaccins Pfizer. Après avoir découvert qu’elle et son mari étaient éligibles, Salwa a demandé à ses enfants d’enregistrer sa famille sur la plateforme COVAX et a encouragé d’autres personne à faire de même.

A Lebanese woman looks at the vaccination card held by Medair staff

Hussein Harayti, la responsable santé de Medair, parle avec Salwa Houjani, une dame Libanaise, qui vient de recevoir sa première dose du vaccin Pfizer, à propos de l’importance de la carte de vaccination au Jardin Publique à Arsal, le 16 novembre 2021.

« J’ai du mal à le croire, mais je suis enfin vaccinée, » s’émerveille Salwa avec le sourire, visible malgré le masque, alors qu’elle entre dans la salle de surveillance. « Aujourd’hui, j’attendais le bus à l’entrée du Jardin Publique d’Arsal. Je savais que je prenais la bonne décision. Savoir que la vie peut reprendre son cours me donne espoir. Je comprends que c’est un effort collectif, alors merci à tous ceux qui sont impliqués. Merci pour tous vos efforts et de nous avoir donné l’accès au vaccin. Grâce à cette opportunité, notre rêve devient de plus en plus accessible. Le vaccin est la seule façon, selon moi, de retrouver une vie normale, » finit-elle avec espoir.


Le soutien de Medair à l’égard de la campagne de vaccination anti-covid est rendu possible grâce au soutien financier de l’Union européenne, de la Chaîne du Bonheur et de fondations privées, et grâce aux dons en nature de l’UNICEF.