Histoires

S pour Sages-femmes

L'importance des services fournis par les sages-femmes communautaires

« Quand nous sommes arrivés au Liban, nous n’avions rien. Nous avons dû repartir de zéro. Nous avons mis du temps à nous reconstruire, mais ces derniers temps j’ai l’impression que tout s’effondre autour de nous, » explique Fadia.

Notre équipe des communications au Liban a rejoint Solange, la sage-femme de la communauté Medair lors d’une visite de Qab Elias dans la Plaine de la Bekaa. Solange était déjà là pour suivre Fadia, une mère Syrienne vulnérable avec 8 enfants. Elle la suivait déjà bien avant la naissance de son enfant. Fadia et sa famille (11 personnes au total) vivent sous une bâche qui fait office de tente. Il faisait froid ce jour-là dans la Plaine et dans sa maison. C’était un moment émouvant car Ahmad, son fils de 6 mois, dormait dans un berceau suspendu au mur.

En 2013, Fadia, 34 ans, a fui la crise en Syrie pour se rendre au Liban. Elle a fait le long trajet périlleux en étant enceinte. « Nous étions coincés en Syrie. Nous n’arrivions pas à fuir. Dès que nous en avons eu l’occasion, moi et quelques membres de ma famille avons quitté la ville d’Hallab. Le trajet pour nous rendre à Qab Elias fut difficile et semblait interminable. J’avais peur pour mon enfant, » ajoute Fadia.

A Syrian mother holds her six-month-old baby boy in their tented home.

Fadia, une Syrienne de 34 ans, tient dans ses bras son nouveau-né Ahmad après avoir finalisé sa consultation avec Solange, la sage-femme communautaire de Medair à Qab Elias, dans la vallée de la Bekaa, le 24 février 2022. ©Medair/Jaafar Hamdan

Ce n’était vraiment pas facile. Avec leurs maigres économies, Fadia et sa famille se sont installées dans la tente. Cependant, ils peinent à survivre. Fadia et sa famille continuent de se battre pour survivre au sein d’une crise amplifiée par les taux d’inflation croissants. La crise multiforme au Liban a sévèrement compromis l’accès aux soins pour les mamans et les enfants, entraînant des risques accrus de malnutrition au sein des groupes les plus vulnérables.

« Quand nous sommes arrivés au Liban, nous n’avions rien. Nous avons dû repartir de zéro. Nous avons mis du temps à nous reconstruire, mais ces derniers temps j’ai l’impression que tout s’effondre autour de nous. Mon mari travaille au jour le jour et n’a actuellement pas de travail. Les opportunités se font rares et ont diminué sévèrement depuis le début de la crise. Mon aîné, Hamad, a une jambe infirme et doit porter des couches car il n’arrive pas à aller aux toilettes tout seul. Mon nouveau-né Ahmad a lui-aussi besoin de couches et de lait en poudre (car Fadia n’arrive pas à allaiter). Le lait infantile en poudre et un lot de couches coûtent plus que ce que nous gagnons en une semaine. Comment pouvons-nous continuer ainsi ? J’ai honte de l’avouer mais parfois je lave des couches pour les réutiliser parce que je n’ai pas les moyens d’en racheter, admet Fadia, accablée. Elle poursuit : Peu importe la gravité de la situation, j’ai bon espoir que les choses vont s’arranger. Les services qui sont mis à notre disposition nous aident à tenir le coup lorsque l’espoir se fait rare. Les femmes telles que Solange aident beaucoup la communauté, c’est déjà ça, » affirme Fadia émotionnellement. Nous avons laissé Fadia avec la sage-femme pour son rendez-vous.

A female primary caregiver talks with a Syrian woman in her tented home.

Solange, sage-femme communautaire de Medair, en consultation lors d’une visite de suivi avec Fadia, une Syrienne de 34 ans qui a donné naissance à Ahmad, un bébé de six mois, chez elle à Qab Elias, dans la vallée de la Bekaa, le 24 février 2022. ©Medair/Jaafar Hamdan

Solange a soutenu Fadia tout au long de sa grossesse. Les sages-femmes de Medair font des examens médicaux pour vérifier la tension et le poids de la mère et écouter le cœur de l’enfant. Ceci dans l’objectif d’identifier les problèmes ou préoccupations potentiels concernant la grossesse. Elles prodiguent également aux mères des conseils concernant la nutrition, la préparation à l’accouchement, l’allaitement et l’importance des soins postnataux. Les sages-femmes encouragent les mères à se rendre à l’hôpital pour accoucher, afin de garantir la présence d’un professionnel de la santé qualifié. Solange continuera également de rendre visite à Fadia pour surveiller le bien-être de la mère et celui de l’enfant. Solange profitera de ses visites pour encourager la mère à se rendre régulièrement à la clinique de santé locale et bénéficier de soins essentiels avec son enfant en cas de problème.


Les services de Medair dans la Plaine de la Bekaa, au Liban sont financés par Affaires mondiales Canada en partenariat avec Tearfund Canada, l’Agence suisse pour le développement et la collaboration, le Département fédéral des affaires étrangères et avec le soutien financier de l’Union européenne

Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et par le personnel du siège social. Les opinions exprimées dans ce document n’engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle de toute autre organisation.