Heureux jusqu’à la fin de nos jours

Dans les villages isolés des hauts plateaux du centre de l'Afghanistan, de nombreuses familles continuent de passer plusieurs heures par jour pour aller chercher de l'eau.

En 2017, nous avons fait la connaissance d’une famille dont les trajets jusqu’à la rivière n’étaient pas seulement longs mais également dangereux.

« Par où commencer ? » s’exclame Niaz, 51 ans, père de neuf enfants. « Nous avons tant de récits à raconter sur les difficultés rencontrées pour rapporter de l’eau. Il y a beaucoup d’accidents et beaucoup de personnes qui se font mal. »

Une année, Niaz est tombé et s’est cassé la jambe. Sa femme Wahida, 48 ans, a dû le remplacer alors qu’elle était enceinte à ce moment-là.

« J’ai pris un pot en argile et je me suis mis en route très lentement vers la rivière », commence-t-elle. « J’ai dû marcher une heure pour y parvenir. Il faisait incroyablement froid et il y avait beaucoup de neige et de glace. Quand je suis arrivée à la rivière, elle était toute gelée et je ne voyais rien pour briser la glace. J’ai fini par trouver une pierre, j’ai donné un coup violent sur la glace et j’ai récupéré suffisamment d’eau pour remplir le pot. J’étais très fatiguée. »

Sur le chemin du retour, je suis tombée et toute l’eau froide s’est renversée sur moi. J’ai essayé de me relever mais sans succès. J’ai crié mais personne ne m’a entendue. J’étais enceinte et j’avais si froid. J’ai attrapé un bâton et je m’en suis servi pour me mettre debout. J’ai pu finalement rentrer à pied à la maison malgré tous les dangers.
J’ai attrapé une pneumonie et j’ai été très malade pendant 20 jours. Je ne pouvais pas travailler et mon mari était malade également. Ce sont nos enfants qui devaient aller chercher de l’eau à notre place. Quand nous nous sommes rendus à l’hôpital, j’ai dit à mon mari : « Ce n’est pas une vie. Je ne veux plus vivre comme ça ».

Nous avons entendu tant d’histoires comme celle-ci : blessures provoquées par les dangers du trajet et maladies causées par l’eau de la rivière non traitée. Certaines familles du village sont parties parce que l’eau était trop difficile d’accès. « Nous n’avons pas les moyens de déménager et nos enfants vont à l’école ici » déclare Niaz.

En 2017, Medair a fourni au village une source d’eau potable facilement accessible. Nous avons également installé des latrines pour la communauté et avons aidé les familles à cultiver un jardin potager pour leur permettre de nourrir leurs enfants.

«Notre plus gros problème est maintenant résolu », confie Niaz. « Nous avons désormais de l’eau potable juste à côté. Nous avons également planté 10 légumes différents à proximité de la maison ; nous avons suffisamment à manger maintenant et nous avons assez d’eau. Nous serons heureux jusqu’à la fin de nos jours maintenant que nous avons de l’eau.”

« Quand nos parents sont tombés malades, nous avons dû aller [chercher de l’eau] nous-mêmes avec une petite cruche. Nous tombions souvent et nous ne pouvions rapporter qu’une petite quantité d’eau à chaque fois. Un jour, je suis allé chercher de l’eau avec ma petite sœur. Nous sommes tombés dans la neige et nous nous sommes enfoncés jusqu’à la poitrine. Si nous nous étions enfoncés plus profondément, personne ne nous aurait trouvés. Nous avions très peur. Heureusement, notre oncle nous a entendus crier. Nous avons perdu toute l’eau mais notre oncle nous a sauvés. L’hiver, il y a aussi des chiens et des loups ici et c’est très effrayant. Ils auraient pu nous manger. Nous avons eu très peur quand nous nous sommes retrouvés coincés dans la neige. Je suis si heureux maintenant ; je peux aller chercher de l’eau pendant la journée ! » – Mohammed, 7 ans

« Je me suis cassée la jambe en allant chercher de l’eau. J’ai dû aller à l’hôpital. Maintenant je peux rapporter de l’eau toute seule facilement. La source est juste derrière la maison. » – Nadira, petite sœur de Mohammed

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