Équateur : la réponse de Medair après le séisme ne néglige aucune communauté
6'
Le tremblement de terre de magnitude 7.8, qui a frappé l’Équateur en avril, a tué 660 personnes et blessé 4 600 personnes en 72 heures.
Les maisons de nombreux habitants ont été endommagées ou entièrement détruites. Des milliers de familles ont dû commencer à reconstruire dans la douleur et la peur. Le gouvernement équatorien et les organisations d’aide humanitaire sont intervenus rapidement dans la ville dévastée de Pedernales et les provinces voisines de Manabi et Esmeraldas. Cependant, il est vite apparu que les communautés isolées de la région n’avaient reçu aucune aide.
Alors que plus de deux semaines s’étaient écoulées sans qu’aucune aide n’atteigne ces zones isolées, Medair est intervenue pour répondre aux besoins les plus urgents dans les paroisses San Gregorio et Borbón de la province d’Esmeraldas. Lorsque l’équipe est arrivée à San Gregorio, un chef local a déclaré : « Personne d’autre n’est venu jusqu’ici. »
La province d’Esmeraldas dissimule des douzaines de villages « invisibles » – des petites communautés agricoles, difficiles d’accès. Avant le séisme, les familles locales étaient vulnérables car pauvres et isolées ; aujourd’hui, elles ont également perdu leurs abris, leurs revenus et la sécurité. La plupart des membres de la communauté appartiennent à des groupes indigènes minoritaires et n’ont pas été recensés, ce qui les rend inexistants aux yeux du gouvernement. Ayant constaté les besoins urgents, Medair a commencé à travailler dans ces villages difficiles d’accès que les autres ne pouvaient atteindre.
Les habitants ont avant tout besoin d’un abri sûr. Les maisons en bois autrefois juchées sur pilotis penchent aujourd’hui sur le côté ou ont été réduites en morceaux. De nombreux habitants ont construit des abris de fortune avec des tiges de bambou et des sacs poubelles en plastique juste pour pouvoir se protéger des intempéries. Cependant, ces abris n’offrent guère d’intimité et constituent une protection insuffisante. Ils sont surpeuplés, exposés et instables.
Carmen Chilimia a 11 enfants. Elle est l’une des dirigeantes de la communauté indigène de Santa Rosa, qui est uniquement accessible par bateau. Carmen était chez elle avec sa famille au moment du séisme. « Nous avions tous peur et beaucoup criaient, surtout les enfants, » se souvient-elle.
Face à la catastrophe, Carmen et la communauté de Santa Rosa font preuve d’une résilience et d’une solidarité remarquables. Pourtant, elles ont cruellement besoin de provisions, d’abris adéquats et d’une formation pour reconstruire.
C’est pourquoi Medair a commencé à distribuer du matériel pour construire des abris d’urgence, mais aussi des ustensiles de cuisine et des moustiquaires. De nombreuses familles n’ont même pas les moyens d’acheter ces fournitures de base ; d’autres vivent trop loin d’un marché pour se les procurer. L’équipe a fourni d’autres articles d’urgence essentiels, notamment des jerricans et des filtres à eau pour distribuer de l’eau potable propre et limiter la propagation des maladies hydriques.
Lorsque les abris provisoires auront été construits et que les familles pourront commencer à se remettre, Medair formera la communauté à la surveillance et à la conception d’abris sûrs pour se protéger contre de futures catastrophes. Ainsi, 220 familles comme celle de Carmen retrouveront un abri sûr et seront mieux préparées pour l’avenir. Plusieurs milliers d’autres familles recevront également une formation et un soutien pour la construction d’abris sûrs.
Outre l’inquiétude associée à la perte de leurs possessions, de leur maison et de leur travail, de nombreux survivants traumatisés souffrent de séquelles psychologiques. Les mères nous ont confié que leurs enfants avaient encore peur de s’endormir par crainte d’un nouveau tremblement de terre. « Depuis le séisme, mon fils de cinq ans est devenu très nerveux, » dit Carmen. « S’il voit un câble bouger dans l’air, il pense que c’est un tremblement de terre et se met à hurler. » En réponse, Medair fournira à 800 enfants et 200 adultes un soutien psychologique pour les aider à dépasser la peur et commencer à guérir.
« C’est la première aide que notre communauté reçoit, » déclare Carmen. « Il est important pour nous de pouvoir faire face dans cette épreuve. J’ai bien conscience que de nombreuses personnes ont des problèmes ; nous ne demandons pas énormément d’aide, mais juste de quoi pouvoir continuer de vivre. »
La détermination de Carmen est caractéristique des communautés isolées de la province d’Esmeraldas. Malgré le choc, les familles sont motivées et déterminées à reconstruire leur maison et leur vie. La formation et les fournitures qu’elles reçoivent de Medair leur apporteront les moyens de reconstruire durablement et efficacement. En répondant aux besoins de villages difficiles d’accès, nous apportons un soutien aux familles isolées et veillons à ce qu’aucune communauté ne soit oubliée.
Pour soutenir les activités d’aide d’urgence et de reconstruction de Medair, faites un don.
© UNICEF/Castellanos
CHECK OUR LATEST STORIES
EN EXCLUSIVITÉHistoiresSyrieSanté et nutrition
Une nouvelle vie pour une clinique en Syrie
La clinique est prête ! La nouvelle fait vibrer les oreilles du Dr Eyad (directeur de la clinique de Tal Salhab) ; Medair vient d'achever la réhabilitation de l'unique centre de santé primaire de Tal Salhab, en le dotant d'équipements médicaux indispensables,...
HistoiresSudanEau, Assainissement et Hygiène (WASH)
Crise au Soudan : Comment Medair poursuit son travail pour soulager la souffrance
Crise au Soudan : Comment Medair poursuit son travail pour soulager la souffrance Douze mois après le début du conflit au Soudan entre des forces militaires rivales, la crise qui touche le pays, est à l’origine du plus grand déplacement de population au monde, avec...
EN EXCLUSIVITÉHistoiresUkraineSanté et nutritionSanté mentale
La nécessité d’un soutien en matière de santé mentale en Ukraine
"J'ai vraiment apprécié l'organisation de ces formations. J'y ai acquis beaucoup de connaissances intéressantes qui, semble-t-il, m'étaient déjà familières, mais auxquelles je n'avais jamais réfléchi en profondeur. En assimilant ces nouvelles notions, je prends...
EN EXCLUSIVITÉHistoiresMadagascarEau, Assainissement et Hygiène (WASH)
Réponse innovante de Medair face à la Sécheresse et au Kéré dans le Sud de Madagascar
Dans le Sud de Madagascar, Medair compte bien jouer un rôle essentiel en améliorant l'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène des communautés vulnérables frappées par la sécheresse et le « kere » (famine). En temps ordinaire, les habitants des villages...
EN EXCLUSIVITÉHistoiresUkraineAbris et infrastructures
Survivre à l’adversité
" Vers 6 heures du matin, mon neveu m'a appelée et m'a dit : "Tu dors encore ? Une guerre a commencé". J'ai crié à mes enfants d'allumer la télévision pour regarder les nouvelles. Je n'aurais jamais pensé vivre une telle expérience à mon âge. C'était un choc...
EN EXCLUSIVITÉHistoiresJordanieSanté et nutrition
Un parcours vers une meilleure santé
"Nous avons tout perdu, notre maison et notre ferme alorsi j'ai tout laissé derrière moi. Je garde l'espoir de trouver un meilleur endroit pour moi et pour ma famille", explique Fozeh. Sa voix est lourde de tout ce qu’elle a vécu mais son esprit reste résilient,...
HistoiresMadagascarEau, Assainissement et Hygiène (WASH)Femmes et enfants
Chercher de l’eau, une tâche supplémentaire pour les femmes.
« En plus de mes devoirs de mère célibataire, je dois aller chercher de l’eau à au moins 3h d’ici tous les jours » révèle Farasoa. Farasoa est une femme divorcée de 38 ans, mère de 7 enfants. Sa famille vit dans une petite maison au sein du Fokontany d’Ambory...
HistoiresYémenSanté et nutrition
D’une cabane à une unité de santé
Après quasiment une décennie de conflit au Yémen, le pays a connu l’effondrement de son infrastructure publique, laissant environ 66 % de la population dans un état de crise humanitaire urgente. Le système de santé du Yémen s'est détérioré, en particulier dans les...