Plus d’un an après, lorsque les groupes armés ont perdu le contrôle de la ville, Medair a pu envoyer une équipe sur le mont Sinjar pour évaluer les besoins.
Dans un poste sanitaire au nord de la montagne, une patiente âgée nous a raconté qu’elle avait aidé à l’accouchement de cinq bébés dans son village l’année précédente. Selon elle, depuis les attaques, une centaine de femmes auraient accouché dans le village. Seule la moitié avait pu se rendre à l’hôpital le plus proche qui se trouve à trois heures. Quant aux autres, elles ont dû accoucher chez elles, sur la montagne, sans aucune assistance médicale qualifiée. En l’absence de personnel médical féminin à proximité, ces femmes courent des risques de complications pendant l’accouchement.
« Il pleuvait cette nuit-là », se souvient Naza, âgée de 21 ans. « Nous n’avions pas de voiture, j’ai donc dû accoucher ici sans l’aide de personne et sans sage-femme. C’est peut-être pour ça que je suis tombée malade et que j’ai dû aller à l’hôpital. »
«Nous ne possédons pas grand-chose, nous sommes pauvres et nous ne vivons pas dans de bonnes conditions. », affirme Havin. « S’il y avait une femme médecin, cela nous aiderait beaucoup. »